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Nos 10 jours au Laos

Coucou à tous et bonne année 2014 !

Enfin, 2014, c’est pour nous et notre calendrier grégorien, car ici, comme dans une bonne partie de l’Asie, on est déjà en 2556, calendrier bouddhiste oblige, et leur nouvel an n’est d’ailleurs qu’en avril 😉

Mais revenons sur notre arrivée au Laos. 

En arrivant à Vientiane de bon matin (et pas très frais il faut dire…), on a d’abord été frappé par l’atmosphère paisible qui s’en dégage : une ville très aérée, des rues encore presque désertes, une légère brume alentours, et l’incontournable Mekong qui la borde.

Une première impression de tranquillité et de paix beaucoup plus soutenue que sa voisine la Thaïlande. Si Vientiane est la capitale du Laos, c’est aussi la plus petite capitale d’Asie du Sud Est avec seulement 700.000 habitants. Il n’y a donc pas trop de monde, pas trop de touristes non plus. On voit tout de suite que le pays est beaucoup moins développé : en dehors de l’axe routier principal, les routes sont en terre ; il y a moins d’infrastructures, moins de supermarchés.

On s’est baladé dans la ville et visité pas mal de grands et beaux temples bouddhistes, dont le Pra That Luang, magnifique temple doré, symbole du Laos.
On est monté au sommet du Patuxai, un arc de triomphe dédié à la mémoire des soldats laotiens morts durant la 2nde guerre mondiale ainsi qu’à ceux qui se sont battus pour l’indépendance du pays face au pouvoir de la France.
On a fait un tour du côté du marché local et on y a déjeuné, à un étage où il n’y a que l’embarras du choix entre les différents stands de nourriture. Mais ce qui est drôle comme fonctionnement c’est qu’on ne doit pas payer les commerçants avec de l’argent, on doit d’abord aller acheter des coupons, qu’on leur remet ensuite.
On a pu déguster de délicieuses nouilles sautées, une soupe aux nouilles et herbes aromatiques, et une salade de papaye ultra ultra pimentée !

On a aussi voulu visiter un endroit appelé « bouddha park », à une vingtaine de km du centre-ville, qui doit son nom aux nombreuses statuts qui y sont présentes. Le trajet avait l’air facile, à lire le guide ou les commentaires sur le web. On a pris un bus sensé nous emmener jusqu’au parc, au lieu de quoi il nous laisse à une station de bus. On se fait alpaguer par des conducteurs de tuk tuk qui nous disent que le parc est loin, à 10km, et qui veulent nous faire payer le double de ce qu’on a dépensé pour arriver là. Du coup on ne cède pas, on s’en va à pied. On demande quand même à quelqu’un si le parc est loin, non, seulement 2-3km. Ah la la, ce sont bien des petits malins ces tuk-tuk… Nous vs Tuktuk : 1-0 !
Au bout de 20mn de marche, seuls sur le bas-côté en terre,, on se dit que quand même, on devrait vérifier l’information, on ne sait jamais… et après avoir demandé à 3 personnes différentes, il s’avère qu’en réalité, le parc se situe bien à 10km… grrrrr…. Nous vs Tuktuk : 1-1…
On n’a franchement pas envie de faire demi-tour, alors on décide d’attendre au bord de la route en se disant qu’il y en a bien un qui passera par là. Au bout de quelques minutes à peine, on a mieux que ça : un super minibus de la mort, prêt à tomber en lambeaux, mais qui dit petit bus local dit aussi pas cher 😉 Nous vs Tuktuk : 2-1, gagné ! OK on a mis 2h, mais on y est arrivé !
Après la visite du parc et de son très grand bouddha couché, il fallait s’attendre à un retour un peu difficile… mais non, on a réussi à s’incruster dans un tuk-tuk loué pour la matinée par un groupe de touristes, et qui allait directement à notre point de départ en plus, royal 🙂

La ville de Vientiane est plutôt agréable, et le Laos étant une ancienne colonie française, on retrouve des signes de cette époque un peu partout : les dénominations de « rue », « boulevard », ou « avenue » sont restées en français, tout comme les organismes d’état avec les différents ministères, le « bureau de poste » ou encore les pancartes dans les petits magasins « passez à la caisse suivante ». On trouve aussi croissants, baguettes et restaurants français. Et on est repassé au volant à gauche et à la conduite à droite 😉

Et on s’est assis au bord du Mekong pour admirer un magnifique coucher de soleil, vraiment mythique…

Après 2 jours à Vientiane, direction Luang Prabang, en minibus, sur la route qualifiée de « plus belle d’Asie du Sud Est » selon notre guide… Et c’est bien vrai, la route 13 est splendide et les 9h qui séparent Vientiane de Luang Prabang valent le détour, car chaque minute vous dévoile des paysages somptueux et typiques d’Asie.
En sortant de la capitale, les habitations se font moins denses, et on alterne entre belles maisons coloniales et simples maisons de bois sur pilotis, ce qui confère une petite note far-west à l’ambiance.
Ensuite, on voit de plus en plus de toutes petites maisons en bois ou en paille, et on constate que sorti de la ville, c’est déjà plus pauvre par ici. On passe nombres de rizières asséchées, de plantations, de champs.
Le paysage commence à changer arrivés aux abords de Vang Vieng, où on ne peut qu’admirer les montagnes karstiques baignées d’une légère brume qui donne un côté mystérieux au paysage.
Après ça, la route (un peu défoncée quand même) monte dans les montagnes en serpentant, on passe des villages où les habitations sont installées en long, de part et d’autre de la route. Des villages avec le strict minimum, pas d’eau courante ici, les gens se lavent soit sous l’eau d’une cascade avoisinante, soit à la fontaine principale. Certaines femmes reviennent des champs et portent des sacs qui ont l’air plutôt lourds. Mais malgré tout il règne une atmosphère si paisible !

On est donc arrivé à Luang Prabang le 31 décembre, et on a fêté la nouvelle année ici, devant un dîner royal, une bonne pizza et une bonne bière du pays 🙂 Il y avait de l’animation dans les rues, c’était plutôt sympa, mais par contre on a retrouvé notre ennemi le froid… et oui, ici il fait bon la journée mais froid le soir !

Luang Prabang, c’est l’ancienne capitale du Laos, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Et à raison car c’est une ville très jolie ! Les maisons sont toutes plus belles les unes que les autres, de style colonial ou moderne, avec un quartier historique regroupant beaucoup de temples magnifiques, dont un perché en haut du mont Phousi qui offre une vue imprenable sur la ville et ses environs. Et tout un dédale de petites ruelles où on peut trouver un petit marché ou encore des familles qui dînent le soir assises par terre devant leur porte, toutes ensemble autour d’une grosse marmite de soupe laotienne. Et sa situation géographie n’enlève rien au tableau, bien au contraire : entourée de montagnes à la végétation luxuriante, et bordée par le Mekong d’un côté et la rivière Nam Ou de l’autre, qui se rejoignent à la pointe de la ville.

Chaque soir se tient un night market où on peut trouver un tas d’articles en tous genre (vêtements, sacs, peintures, sculptures, bijoux, etc). Les femmes qui sont sur le marché, ou encore sur les stands de nourriture prennent leurs enfants avec elle et on voit souvent des bébés emmitouflés sous les étals et leurs autres enfants les aidant au travail.

Et chaque matin, pour le plus grand bonheur des touristes, un nombre incalculable de moines arpentent les rues dès l’aube pour recueillir les offrandes des locaux, de la nourriture en fait, qui constitueront leur unique repas de la journée. Cela se fait aussi partout en Thaïlande et au Laos, mais le fait qu’ici les moines soient très nombreux, la procession est devenue une attraction touristique. C’est pour cela qu’on n’y a pas participé d’ailleurs.

Le premier jour, on a d’abord été faire nos visas pour le Vietnam, puisqu’il y a un consulat vietnamien à Luang Prabang, ce qui nous a fait mal au porte-monnaie… $60 le visa d’un mois, c’est le plus cher d’Asie ! Et en plus, ces petits malins, ils vous disent $60 mais sous 3 jours, et si on le veut plus vite, on peut, pas de souci, mais faut payer plus cher… ben oui quand même ! Et le plus amusant dans tout ça, c’est que le monsieur du comptoir ne s’en cache pas : il vous fait un dessin sur un petit papier en disant : pour l’avoir en 2 jours, c’est $70, et sur les $10 supplémentaires, y en a 5 pour moi et 5 pour le monsieur d’en face ! Au moins ils sont honnêtes 😉

On a ensuite visité les alentours de Luang Prabang qui sont magnifiques.
Avec d’abord les cascades de Kuang Si dont les bassins à l’eau turquoise sont spectaculaires… un vrai paradis caché au cœur de la forêt ! L’eau est superbe, la végétation aussi, la cascade est vertigineuse, on peut même nager si le cœur nous en dit, ce qui n’était pas notre cas, la température extérieure ne compensant pas assez celle de l’eau 😉
Il y aussi un refuge d’ours à côté des cascades, qui les sauve du braconnage, et ils avaient l’air plutôt tranquilles sur leurs hamacs !
On a pu voir sur la route diverses plantations et rizières asséchées. On a appris qu’ici, il y avait deux sortes de rizières : les bassins bénéficiant d’un système d’irrigation, qui permettent de récolter le riz deux fois par an, et les bassins « naturels », arrosés pendant la saison des pluies, dont le riz est planté en mars et récolté une seule fois par an en octobre. C’est pour ça qu’en cette période de saison sèche, on voit principalement des rizières asséchées.

On a fait aujourd’hui un trek d’une journée (on aurait bien aimé le faire sur 2 jours mais les prix étaient déjà exorbitants…) dans la campagne laotienne, un pur régal ! On était au milieu de la forêt, des palmiers, des bananiers, des fleurs et des montagnes. On s’est rendu dans un petit village reculé, accessible à pied uniquement, où vivent 70 familles Khmu, le principal groupe ethnique du Laos (qui en totalise une cinquantaine). Ils vivent pour ainsi dire avec rien, il n’y a pas l’électricité, et comme 75% de la population du Laos, ils vivent de leurs ressources agricoles, principalement le riz. Ils se lavent au milieu de tous à la fontaine du village. Leurs maisons en bambou sont sur pilotis, une caractéristique de cette population. Il y a une petite école primaire, et pour le secondaire, les jeunes doivent se rendre à pied à l’école la plus proche, à 1h30 de marche… Les garçons pourront ensuite aller à l’université, en ville. Les garçons principalement, car les familles préfèrent payer des études à leurs fils qui pourront s’occuper d’eux quand ils seront vieux, ce qui n’est pas le cas des filles, qui une fois mariées, devront partir dans leurs belle-familles.

On a passé un second village, une population Hmong cette fois, dont les maisons sont à même le sol, contrairement aux Khmu. Les habitations sont on-ne-peut-plus sommaires, une ou deux « pièces », avec aucun confort. Ce village étant à côté de la rivière, les femmes s’y lavent avec leurs enfants, ou lavent aussi les fruits et légumes.
De là on a pris une petite barque pour redescendre le long de la rivière, où on a pu profiter des paysages superbes de la région. On s’est arrêté en chemin voir les cascades de Tad Sae, très jolies elles-aussi, et où on peut faire des balades à dos d’éléphant. Toujours pas pour nous, pour les raisons qu’on connaît, même si de prime abord les éléphants ont l’air plus heureux ici à se baigner qu’à faire des shows en Thaïlande, mais bon.
Très beau trek en tous cas, même si on a toujours un sentiment mitigé quant à la visite de villages. D’un côté, ça permet aux gens de voir comment vivent les populations locales, et ça permet aux villages de toucher un peu d’argent, en tous cas via les agences comme la nôtre dont le principe est basé sur le « fair-trek » (ils reversent une partie des gains aux populations locales). D’un autre, on est un peu mal à l’aise du fait qu’on ne sait pas ce qu’ils pensent de tout ça, car ça fait un peu effet « bêtes de foire », on arrive, on regarde, on prend des photos, on repart… On se disait que le mieux serait vraiment de visiter avec un guide indépendant, car en fait c’est le côté « organisé » qui induit ce sentiment.

A Luang Prabang, on a aussi croisé un couple de canadiens rencontrés quelques semaines plus tôt à Sukhothai en Thaïlande, qui font eux aussi un long voyage, mais… à vélo ! Par exemple, quand nous n’avions mis que 7h pour faire Bangkok – Sukhothai, eux ont mis 15 jours… Chapeau, ça ce sont de vrais guerriers 😉 Peut-être le fera-t-on un jour car ça peut être une belle aventure…

Dans un autre registre, plus gastronomique cette fois, le Laos offre une cuisine beaucoup plus parfumée qu’en Thaïlande par exemple. Les soupes sont excellentes, et j’ai goûté au plat national, le Laap, qui est une salade à base de viande ou poisson mariné dans une sauce très aromatisée (coriandre, anis, et plein d’autres herbes inconnues), servie avec du riz, un délice ! Sinon les sandwich baguette sont très répandus (peut être un héritage de l’époque coloniale…), et ça fait du bien de manger du bon pain depuis tout ce temps ! On a aussi été amusé de voir de la « Vacche guirrit », traduisez « Vache qui rit » 😉 Ils en utilisent couramment apparemment… Et ils font aussi des bonnes pâtisseries.

Après ces deux étapes, le Laos est déjà fini pour nous, et on regrette de ne plus avoir assez de temps pour le visiter, car ce pays vaut vraiment le détour : les paysages sont uniques, l’ambiance aussi, les habitants sont très gentils, et le tourisme de masse ne l’a pas encore dénaturé. C’est un pays à la nature encore préservée, authentique, simple et si paisible.
On voulait s’arrêter dans un petit village en chemin pour le Vietnam, mais on a été de nouveau retardé par une petite tourista… encore…

Pour rejoindre le nord du Vietnam, on s’attendait à devoir changer 3 fois de bus et faire le trajet sur 2 jours, en passant par Udoxmai et Muang Khua, avant d’arriver à Dien Bien Phu puis Sapa. Mais les routes du Laos se sont apparemment nettement améliorées car ils ont ajouté un bus direct Luang Prabang – Dien Bien Phu, avis aux éventuels intéressés.

Demain donc, départ pour le nord du Vietnam avec 14h de bus, en théorie…

A bientôt !

PHOTOS :
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