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Sucre, Potosi, Uyuni & le Sud Lipez

Coucou du Chili où nous sommes arrivés il y a 2 jours !

Non non on n’a pas zappé la Bolivie, bien au contraire, mais faute de connexion internet satisfaisante (et faute de connexion internet tout court d’ailleurs), on n’a pas pu raconter par étape ce qu’on a visité, alors ce sera tout en une fois… En tous les cas cette semaine passée aura été riche en visites, en dépaysement, et surtout en merveilles naturelles…

On vous avait laissé à La Paz, capitale gouvernementale bolivienne qui ne nous avait pas trop plu. On avait donc repris la route pour la ville de Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie, et réputée pour être la plus belle ville de Bolivie. En effet la ville est très belle, toute blanche, aux bâtiments et monuments coloniaux blancs, aux ruelles pavées et places tranquilles et fleuries… On a fait un petit tour au marché du coin où on a découvert des tas de sortes de patates qu’on ne connaissait pas, où il y avait des stands de fruits à profusion et où on a pu tester de nouvelles saveurs (le jus de tumbo, trop bon !). Arrivés par bus de nuit au petit matin, on est reparti le soir même, objectif optimisation de temps oblige 😉

Direction une autre ville de Bolivie, Potosi, 2ème au classement des plus belles villes de Bolivie, selon les guides. Perchée à 4000m d’altitude, elle a gardé elle aussi de nombreux vestiges de l’époque coloniale avec de très belles églises un peu partout dans la ville, des arcades, de jolies places.
C’est surtout une ville réputée pour ses mines d’argent, qui sont toujours exploitées à l’heure actuelle, et qui ont fait la richesse et la grandeur de la ville à l’époque où l’argent valait son pesant d’or. Les mineurs sont organisés en coopérative mais travaillent dans des conditions très difficiles : air irrespirable, poussière et amiante, ils passent plus de 12h par jour dedans, mâchent des feuilles de coca à longueur de journée, boivent de l’alcool à 90° pour tenir, et leur espérance de vie est de 10 ans une fois rentrés dans ces mines… Des visites touristiques sont organisées pour visiter ces mines et voir les mineurs travailler, mais on n’a pas vraiment eu envie d’aller faire les « voyeurs » en troupeau de touristes pour voir cela. 

On en a donc profité pour visiter la ville. C’est une ville très animée où on peut apprécier tous les aspects typiques de la Bolivie : des vendeurs de rue partout sur les trottoirs, des petits stands où on peut manger sur le pouce de délicieux empanadas, pains fourrés, beignets ou gâteaux fait maison. Ca c’est vraiment l’un des aspects très sympa et dépaysant du voyage : le plaisir de goûter à la nourriture de rue ! Autant dire qu’on en a profité : pour à peine 4€ à deux, on s’est fait un bon repas complet en testant à peu près tous les types de stands ! On est allé faire un petit tour au marché central où on peut acheter fruits et légumes, déguster une bonne soupe, ou tomber nez à nez au détour d’une ruelle avec des cochons entiers morts qui attendent d’être découpés, ou une tête de vache cachée dans un coin …
C’est aussi une ville où il fait bien froid la nuit, surtout quand les hôtels n’ont pas le chauffage, c’est-à-dire lamajorité… 5° dans la chambre, ça annonçait la couleur pour la suite !

En tous cas, après la Paz, c’est une autre vision des villes boliviennes qu’on a ici… Le point commun c’est qu’on a d’abord l’impression d’arriver au milieu du désert avec le sable et les rues en terres, et c’est le centre-ville qui est ensuite bien construit.

Après la visite des villes, on en venait enfin à la visite qu’on était pressé de faire : la découverte du Salar d’Uyuni et du Sud-Lipez…

On a donc pris la route pour Uyuni, route qui nous a fait découvrir les magnifiques paysages typiques de la Bolivie tels qu’on peut se l’imaginer : sable blanc, jaune ou rouge, plaines et vallées couleur marron, sable ou ocre, végétation rase, cactus géants, paysages désertiques, formations rocheuses, dunes, lamas, maisons en briques de terre, et surtout de l’immensité ! Tout ça au rythme de la musique bolivienne du bus local. Bus dans lequel on a même pu assister à la démonstration d’un commercial bolivien qui a réussi à vendre sa Maca à tout le monde, à notre grand étonnement car on ne pensait pas que le marketing sur les compléments alimentaires fonctionnait ici 😉

Après 4h de bus, on arrive enfin à Uyuni, toute petite ville en plein milieu du désert, aux rues sablonneuses, et qui contient plus d’agences touristiques au m² que de boliviens. Après un petit tour de repérage, on se décide pour l’une d’entre elle, et c’est parti dès le lendemain pour 3 jours dans le désert avec 4 autres compagnons de route (un couple colombien et un couple belge, petit coucou en passant à Audrey et Quentin avec qui on a bien rigolé pendant ce séjour et qu’on était triste de quitter…), un guide et un 4×4.

1er jour, direction le « cimetière des trains » où on peut voir quelques machines à l’abandon. Les lignes de train ont été poussées jusqu’à Uyuni quand la ville s’est créée aux abords du salin pour l’exploitation du sel. Puis petit tour au musée du sel pour apprendre que l’extraction du sel se fait ici en le chauffant pour que l’eau s’évapore, puis en y additionnant de l’iode, tout ça manuellement bien sûr. Direction ensuite le Salar d’Uyuni.

Après une brève halte à l’entrée pour voir les petites montagnes de sel faites par les ouvriers pour les acheminer ensuite pour extraction, on entre dans le Salar. Plus de 10.000km²,  plus grand désert de sel du monde, à 3600m d’altitude, ce salar est né il y a 10.000 ans d’un ancien lac préhistorique salé qui s’est asséché. Il est aussi réputé pour ses milliers de tonnes de lithium exploitables qui représentent plus du tiers des ressources planétaires. Et s’il est le plus grand, le Salar d’Uyuni n’est pas le seul en Bolivie, qui en compte 7. Impressionnant à voir, du blanc à perte de vue et à 360°, on se croirait sur une immense plaine enneigée ! Le sol de sel est en fait beaucoup plus dur avec ses milliers de cristaux et craque sous les pieds. On découvre l’un des « îlots » du salar, planté là en plein milieu, comme une île déserte, faite de roches, de terre et de cactus géants dont certains ont plus de 1000 ans. On se sent minuscule face à l’étendue du paysage…  On a même eu la chance d’admirer le coucher de soleil dans le salar, près d’un autre îlot où il y avait de l’eau à la surface du salar, qui reflétait le ciel, les nuages et nous ! Inoubliable, d’autant qu’on était complètement seul sans aucun touriste à la ronde… Le seul hic, c’était la température qui descendait en flèche… Ca ne laissait présager rien de bon pour la nuit… !
Une fois le soleil couché, direction un hôtel de sel pour passer la nuit. Comme son nom l’indique, il est entièrement fait de sel : sol, murs, lit, table de nuit, tabourets, tout. Après un bon repas, direction la chambre à 4° (et encore, ça c’est la température au coucher…), brrrr…

Lendemain matin, lever 6h pour notre 2ème journée d’excursion, avec au programme un champ de pierres sculptées par l’érosion, des coulées de lave provoquant des formations rocheuses impressionnantes et où ont élu domicile des gros lapins à longue queue (oui, super étonnant en plein milieu du désert !), des pierres en plein milieu du désert aux formes inattendues telles qu’un arbre de pierre, et enfin des lagunes salées, toutes plus belles les unes que les autres, entourées de montagnes et volcans, et habités par des colonies de flamands des Andes. La dernière lagune, la Laguna Colorada, était surprenante par sa couleur rouge due à ses sédiments.
Autant dire que cette journée a été aussi dépaysante que la première, avec des paysages toujours plus somptueux. Et que la nuit a été aussi glaciale voire plus que la première… Nuit dans un refuge plus basique encore que le précédent, toujours pas d’eau chaude, et 2 toilettes pour 50 personnes 😉 Si le repas ne fût pas gastronomique, la bouteille de vin bolivien ne fît pas long feu ! Elle nous a même donné du courage pour admirer les milliers d’étoiles et la voie lactée par 0° avec nos amis belges (bon y avait que nous dehors…).

Après une courte nuit, lever à 5h du matin oblige, on a pu profiter du lever du soleil sur les immenses plaines entourées de montagnes avec des vigognes en liberté qui couraient, et sans personne sauf nous pour venir troubler leur existence.
Puis direction un champ de geysers à 5000m d’altitude. Impressionnant à voir, même si la température en-dessous de 0 ne donnait pas envie de sortir du 4×4… Un bruit de cocotte-minute, une odeur de souffre = oeuf pourri, des fumées s’échappant du sol, bref un beau spectacle naturel.
Après quoi le guide nous amène à des sources chaudes naturelles à plus de 35°. Si l’eau chaude donnait envie, le froid extérieur a vite démotivé tout le monde sauf les courageux hommes forts Fabrice et Quentin, bravo, il paraît que « même pas froid en sortant » 😉 Nous les filles on a trempé que les pieds !
Enfin, direction le magnifique désert de Dali, surnommé comme ça à cause des ressemblances avec les peintures du peintre. Encore un magnifique décor avec les montagnes enneigées, le désert, et l’étendue des paysages.
Après quoi on a dit au revoir à nos compagnons de route qui remontaient à Uyuni pendant que nous allions traverser la frontière chilienne.

Pendant ces 3 jours on a été comme coupés du monde, complètement hors du temps, avec rien d’autre que le désert, les plaines, les montagnes, les volcans aux cimes enneigées, les lagunes, des paysages lunaires, la nature immense à perte de vue et encore préservée. Des moments tout simplement magiques qui permettent de saisir la beauté de la terre et qui resteront gravés dans notre esprit.

On est donc passé du côté chilien où on a rejoint la petite ville de San Pedro d’Atacama. Les paysages sont toujours aussi immenses avec le désert d’Atacama juste à côté, mais changement de culture : ici les gens nous ressemblent, et surtout c’est beaucoup moins pauvre… on regretterait presque les chambres à 8€ de Bolivie, car ici c’est plus du triple, mais bon, y a l’eau chaude, enfin !

On retiendra de la Bolivie les magnifiques paysages et ressources naturelles dont elle est dotée. On retiendra aussi qu’elle reste le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud, malgré ses efforts, car toujours limitée dans ses relations commerciales par son enclavement géographique : c’est le seul pays d’Amérique du Sud, avec le Paraguay, à ne pas avoir accès à la mer, suite à la perte de la guerre du pacifique au profit du Chili, ressentiment qui perdure encore aujourd’hui contre le Chili. On aura aussi appris qu’elle doit son nom à Simon Bolivar qui participa à l’indépendance de la Bolivie, et qui a donné son nom à la monnaie du pays, les bolivianos.

A bientôt pour de nouvelles aventures dans le désert d’Atacama, où nous sommes pour l’instant bloqué car le col pour passer en Argentine est fermé… 🙁

PHOTOS :
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VIDEOS :
Traversée de notre bus sur le lac Titicaca : http://youtu.be/LAW7XbXRYZU
Bus sur la route d’Uyuni : http://youtu.be/h8Riebx4xv0
Salar d’Uyuni : http://youtu.be/XneDDBN-6zc
Lagune dans le Sud Lipez et ses flamands roses : http://youtu.be/oK4HOthSnU0
Geysers: http://www.youtube.com/watch?v=DIr3uJedLSw