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De Salta au nord à El Calafate en Patagonie

Hola todos,

Un petit coucou depuis le presque-bout-du-monde, où on a beaucoup de mal à arriver ! Mais avant d’en arriver là, petite digression sur notre semaine passée.

Salta, 1ère ville du nord de l’Argentine, fut donc la première étape de ce pays.
Arrivés au terminal de bus, on avait d’abord pensé à la squeezer pour aller directement plus bas, à Cordoba, car notre planning devenait un peu trop serré. En effet, on a un avion à attraper à Ushuaïa. Mais, 1ère malchance, impossible de payer le bus, ils ne prenaient pas la carte bleue, et le distributeur n’a pas voulu fonctionner non plus…
On prendra donc le temps de visiter la ville et ses alentours.
On s’est trouvé une petite auberge de jeunesse à 15 mn du centre-ville, pas trop chère, avec de l’eau chaude (et de la vraie !), et une chambre à température normale, ça fait du bien après le Pérou et la Bolivie…

Le lendemain, petite visite de la ville, beaucoup moins dépaysant qu’ailleurs car tout ou presque est comme chez nous : rues piétonnes, grande place, plein de boutiques et restaurants, du monde dans les rues. Le centre-ville a quand même quelques monuments coloniaux, notamment les églises, qui sont beaucoup plus colorées qu’ailleurs. Sinon le Mac Do est aussi cher qu’en France, et est même plus cher que les restaurants du coin… Les gens sont moins typés qu’ailleurs, s’habillent comme chez nous, ça nous a même fait bizarre de retrouver tant de similitudes après plusieurs mois de dépaysement !
Par contre les argentins ont un accent a coupé au couteau…ça devient vraiment très compliqué de les comprendre, ils mâchent les mots et mettent des « cheu » venus du fond de la gorge un peu partout… L’espagnol est d’un coup beaucoup moins agréable à l’oreille, on en ferait presque une overdose d’ailleurs !

Le deuxième jour, on est allé faire un tour dans la Quedabra de Cafayate, à 150km de Salta. Superbe, avec plein de couleurs, et des formations rocheuses inattendues, comme un amphithéâtre, une obélisque ou encore un bateau. La région étant célèbre pour ses vins, on a pu visiter un vignoble et faire une petite dégustation de vin blanc, vin rouge et vin sucré. On a testé une bonne adresse d’empanadas à Cafayate avec un compatriote, Julien, à qui on fait d’ailleurs un coucou car il se souvient sûrement de ces deux douzaines d’emapanadas, et grâce à lui on a plein de bonnes adresses partout dans le monde 😉

Après quoi nous allons le soir même au terminal routier prendre un billet pour le bus de 21h, direction Cordoba où nous voulions nous arrêter. Là encore, 2ème malchance, alors que le bus était vide quand on s’était renseigné à l’arrivée, là il était plein… Encore impossible de partir ! Du coup on remet un peu en question notre arrêt à Cordoba, et on se décide finalement pour aller directement en Patagonie, et avoir le temps de bien visiter la région. On achète donc notre billet pour le lendemain soir, pour le plus long trajet de bus qu’on aura jamais fait : 35h et 2 nuits dans le bus !! Même pas peur.
On ressort donc du terminal en devant retrouver un hôtel. On demande à un 1er hôtel, pas de place, 2ème, pas de place, 3ème, 4ème, … aucun n’avait de place… On trouve heureusement une chambre dans notre hôtel de départ, mais on commence à se dire que l’Argentine ne veut pas de nous…

Le lendemain soir, c’est parti pour le trajet le plus long de notre tour du monde. En même temps les distances sont tellement grandes en Argentine que la moyenne est aux alentours de 20h de bus, alors… On a même été plutôt bien nourris, avec petit déjeuner, déjeuner et dîner complet, pas de la grande gastronomie mais quand même. En plus on était tout à l’arrière du bus, juste devant les cartons de petits gâteaux que la compagnie stockait… et des biscuits fourrés à la Dulce de Leche en plus… autant dire qu’on en a profité 😉

On arrive deux jours plus tard à bon port : Puerto Madryn, sur la côte atlantique de l’Argentine, à côté de la Péninsule Valdès réputée pour ses colonies de lions de mer, éléphants de mer, pingouins, et pour ses baleines. Pour les pingouins, ils n’arrivent qu’en septembre, donc aucune chance de les voir pour nous, malheureusement. Dès notre descente du bus, on a pu assister à un magnifique lever de soleil devant la mer, de toutes les couleurs, superbe. Puerto Madryn, c’est une petite ville tranquille en bord de mer, avec des plages immenses, plutôt touristique surtout en saison, avec des airs de Touquet, pour ceux qui connaissent. Sauf qu’on peut voir les baleines au large 😉
Après avoir longuement hésité entre une location de voiture et une excursion, on opte finalement pour une excursion le lendemain pour faire le tour de la péninsule Valdès et voire une faune qu’on ne voit jamais.
Là encore, on a la poisse. Il a plu toute la nuit et le chauffeur nous annonce que la péninsule est fermée, mais qu’on va quand même y aller pour faire un tour en bateau et voir les baleines de près. OK, sauf que si la péninsule est fermée et qu’on a payé pour un tour de la péninsule, autant te dire que tu vas avoir une mauvaise surprise au retour… On a donc pu faire malgré tout un petit tour en bateau sous une pluie torrentielle et dans un froid glacial, mais on a vu des baleines à quelques centimètres de nous 😉 Au retour, le chauffeur du bus nous dépose à l’agence, à qui on avait payé juste 1/6ème du prix comme acompte. On lui explique qu’il est hors de question qu’on paye pour une excursion qu’on n’a pas faite, qu’il aurait été plus professionnel d’annuler. Bref il a bien tenté d’insister mais n’aura pas gain de cause !
Mais on aura été très déçus de ne pas avoir pu voir les éléphants de mer et lions de mer, et on ne pouvait malheureusement pas s’attarder plus longtemps… Tanpis, on n’avait encore jamais été empêché de quoique ce soit par le temps jusqu’à présent, il fallait bien que ça arrive.

Après être rentrés très tôt de notre tour, on va donc l’après-midi même au terminal des bus, un peu déçus de partir, pour notre prochaine destination : Bariloche et la région des lacs. On doit attendre encore 6h que notre bus de nuit arrive. Et après 6 longues heures d’attente, l’annonce de notre bus arrive enfin, youpi ! – « Bus destination Bariloche, annulé » – Quoi ?? Après 6h d’attente sans aucune information, ils annoncent l’annulation du bus pile à l’heure de départ ?? Décidément ils commencent à nous énerver ces argentins ! On nous explique que la route est fermée à cause de la pluie, et que bien sûr ils ne le savaient pas jusqu’à l’heure dite du départ, bien sûr. Et que pour le bus du lendemain c’est pareil, c’est incertain.
Du coup re-belote, la poisse. On doit rester encore une nuit et on décide donc à regret de changer nos plans et d’aller directement plus bas, vers les glaciers, vu l’état de leur réseau de bus en hiver et vu le peu de temps qu’on a.

Après un nouveau trajet de bus de 20h « seulement », nous voici donc arrivés en Patagonie du sud, à El Calafate, petite ville perdue au milieu de nulle part, près du parc national des glaciers, dont le plus connu est le Perito Moreno. Ambiance montagne avec le froid, les petits chalets aux abords de la ville, et bien sûr les Andes enneigées autour de nous.
On s’est offert un tour en bateau d’une journée pour pouvoir admirer quelques glaciers bordant le lac Argentino (le plus grand d’Argentine), un spectacle magnifique, avec le lever de soleil sur les pics enneigés d’abord, puis avec les glaciers et icebergs dans le lac ensuite. Le plus grand glacier est l’Upsala, avec plus de 130m de haut et plus de 1km de large. Mais le plus impressionnant est le Perito Moreno, mythique de part sa taille (250km²), de part le fait que c’est l’un des 3 seuls glaciers de Patagonie qui n’est pas en régression, et parce qu’il avance d’environ 2 mètres par jour en provoquant des chutes d’énormes blocs de glace qui se décrochent dans un vacarme impressionnant.
Ca, on a pu y assister le lendemain en revenant se balader aux abords du glacier. Un spectacle magnifique, impressionnant à voir : le glacier ressemble à une coulée de glace ou à une mer figée qui descend du sommet des montagnes, des couleurs bleutées magnifiques (le bleu est du au fait que la neige est pure avec peu de bulles d’air), des blocs de glace figés dans le lac, le craquement sourd du glacier, et les chutes de glace qui font un rafût impressionnant… !

Après cette belle mais rude journée dans le froid, on s’est réconforté en se cuisinant à notre auberge un bon morceau de viande argentine accompagné d’un bon vin 😉
Et après les glaciers d’El Calafate, direction El Chalten, un peu plus au nord, pour voir le Fitz Roy et faire quelques randonnées, si possible malgré l’hiver.
Et le dernier pas-de-bol pour finir la semaine, c’est que pour revenir d’El Chalten, il n’y a malheureusement que 2 bus par semaine, seulement le vendredi et dimanche… ! On réfléchit à louer une voiture, à voir… Quand on dit que c’est le bout du monde, y a rien de plus vrai pour nous !!

Mais malgré tout, la Patagonie est magnifique, froide mais magnifique, de vastes plaines avec des lacs par ci par là, les montagnes enneigées, exactement l’image qu’on s’en faisait ! Gros regret par contre : on n’a pas encore vu Florent Pagny….. 😉

Et on a découvert aussi un petit truc sympa en Argentine, une pratique typique. On avait remarqué déjà à la frontière chilienne que tout le monde se promenait avec sa thermos et buvait dans un verre bizarre avec une sorte de paille en métal… On avait bien pensé au thé, mais la paille en fer… En fait les argentins mettent du thé en vrac dans leur verre et le bas de la paille a plein de petits trous pour pouvoir boire le thé sans aspirer les feuilles ! Malins ces argentins 😉 Et ici tout le monde a son petit verre aux décorations colorées, des plus simples aux plus travaillées, avec sa thermos d’eau chaude, à la main toute la journée, trop bien 🙂

A bientôt au bout du monde !

PHOTOS :
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