Alors, par où commencer pour raconter notre chemin parsemé d’embûches dans un pays où il ne faudrait pas mettre un orteil….
Nous avions donc prévu d’aller faire une dernière étape au Guatémala mais pour des raisons logistiques (CB entre autre !), nous avons préféré accélérer le mouvement pour rejoindre le Costa Rica plus rapidement et pouvoir profiter de ce pays qui nous tentent beaucoup.
Etant dans les hauteurs du Guatemala, nous avons rebroussé chemin pour retourner à Antigua et prendre un minibus direction la frontière du Honduras, pour pouvoir ensuite descendre jusqu’au Nicaragua, dernière courte étape avant notre dernier pays d’Amérique Centrale, le Costa Rica.
Hormis le départ un peu rude à 4h du matin, le trajet se déroula sans encombre. Au passage on a réussi à ne pas payer la soit-disant « taxe de sortie » du Guatemala, qui va directement dans la poche du douanier. Il s’en donne à coeur joie avec tous les touristes, mais comme on savait qu’il n’y avait rien d’officiel, on lui a dit quelques mots et il a lâché l’affaire alors que tout le monde devant nous payait sans mot dire. Trop fiers 😉
Arrivés à Copàn, juste après la frontière hondurienne, changement de décor radical avec le Guatemala. Le Honduras, au vu de notre première expérience, c’est :
- Des paysages sans grand intérêt, la végétation est arride, routes en terre, et maisons ressemblant à des hangards, vraiment aucun charme
- Des gens constipés et pas sympas
- Moches et qui ne sentent pas la rose, il faut le dire
- Une ambiance un peu pesante
- Et surtout, plein de voleurs et de menteurs
Oui, on a une idée bien arrêtée qui n’est peut être pas représentative de tout le pays, mais pour nous on s’arrêtera quand même sur cette très mauvaise impression.
Pourquoi affirme-t-on avec tant d’assurance cela alors que nous y étions arrivés depuis un jour à peine ?? Ce qu’on va vous raconter en dit assez long pour nous et nous a donné envie de fuir à toutes jambes ce pays.
Dès notre arrivée, il fait une chaleur étouffante, et on se fait sauter dessus par des rabatteurs. On le sait bien, ils se prennent une commission sur les hôtels où ils vous emmènent. Mais on se dit « qu’à cela ne tienne, on voit la tête de l’hôtel et on décide ou pas d’y rester ». Après une première demande de tarif à un hôtel avoisinant, un peu trop cher, on décide de le suivre.
L’hôtel paraît correct, basique mais avec salle de bain, eau chaude, internet, prix raisonnable, on a fait bien pire comme trou, donc on dit OK. On s’installe, on va faire un tour, on voit qu’on va s’ennuyer sévère pendant l’après-midi, mais comme on a prévu de repartir le lendemain matin, pas grave.
On commence à avoir faim alors on cherche un petit restaurant pas cher, qu’on trouve. Déjà, à l’entrée, ni sourire, ni bonjour, ni rien… OK, ils sont pas très polis ici.
L’addition nous laisse aussi un goût amer car les prix étaient hors taxe, auxquels il fallait ajouter 22%… Le soir, après s’être attablé dans un autre restaurant, regardé les prix et détalé aussitôt, on trouve mieux dans une petite pizzeria où les gens sont gentils, est-ce dû au fait qu’ils ne soient pas d’ici… (les patrons sont américains)
Ensuite, retour à l’hôtel pour une bonne nuit de sommeil bien mérité… enfin, ça c’est ce qu’on pensait… jusqu’à 1h du matin, où on est doucement réveillé par un bruit bizarre et suspect. Après avoir écouté attentivement sans faire de bruit, qu’est-ce qu’on voit ?? Tenez-vous bien, une silhouette en train d’enlever une à une les lattes de notre fenêtre pour tenter d’entrer dans la chambre discrètement et nous dépouiller !!
Fabrice crie d’abord sur l’intrus au dehors, qui détale aussitôt, et on entend une porte claquer à côté de la nôtre. On réfléchit, et on comprend vite qu’il s’agit de quelqu’un de l’hôtel puisqu’il était fermé la nuit et qu’il fallait connaître le truc et savoir qu’il y avait des touristes dans cette chambre. Bref, forcément on reste éveillés dans le noir sans bruit pour guetter. Et 2h plus tard, la silhouette qui revient à la charge ! On le laisse un peu pour voir, et tout doucement Fabrice s’approche de la fenêtre et lui éclate le bras ! On sort aussitôt en lui criant dessus, un deuxième de l’hôtel sort aussitôt de sa chambre, il est donc forcément de mèche. On montre les carreaux retirés et il fait mine de les remettre comme pour nous signaler qu’il passait simplement par là à 3h du matin et que par générosité il remettait les carreaux, qu’il avait enlevés 2h auparavant…
Après cette nuit blanche donc, on sort dire au peu de touristes présents de s’en aller s’ils ne voulaient pas se faire détrousser. Eux aussi ont d’ailleurs entendu des bruits suspects la même nuit. Et surtout on va planter scandale au patron pour qu’il nous rembourse, et on lui dit qu’on va lui faire une belle publicité dans tous les guides de voyage. Il nous rembourse sans broncher, il est bien au courant de toute façon des activités nocturnes de son personnel, d’ailleurs il est parti aussitôt engueuler le maladroit et lui dire qu’il avait dû nous rembourser ! Avec un peu de chance ça sera retenu sur son salaire…
Après tout ça, autant dire qu’on était pressé de détaler de ce pays pourri ! Et encore on a eu de la chance, ce n’est rien par rapport à ce que nous ont raconté d’autres voyageurs…
Ca c’était donc pour l’affirmation de « voleurs ».
Pour l’affirmation de « menteur » :
Nous avions prévu de prendre un bus direct pour San Pedro à 5h du matin, où nous avions le lendemain un bus longue distance pour le Nicaragua. Ayant été un peu refroidi par l’ambiance et l’insécurité ici, on décide de ne pas aller se balader la nuit mais d’attendre plutôt le bus de 14h, inscrit sur le LonelyPlanet. On se fait confirmer le matin même par une serveuse dans un bar que le bus existe bien. A 13h30, direction le mini terminal de bus. Et là, nouvelle galère qui commence. On nous saute dessus en nous disant qu’il n’y a pas de bus direct aujourd’hui, comme par hasard, mais que leurs minibus nous amèneraient à une ville à côté pour faire un changement. On avait lu dans le guide que c’était pratique courante de mentir pour inciter les touristes à prendre leurs minibus, donc on essaie tant bien que mal de demander aux gens. Mais à chaque fois qu’on aborde une nouvelle personne, un rabatteur vient s’interposer pour réexpliquer qu’il n’y a pas de bus aujourd’hui ! Bref au bout d’un moment on trouve quand même une dame pour nous dire que oui, il y a bien un bus direct à 14h, dans la rue d’à côté ! On prend aussitôt la direction de la rue en se faisant poursuivre par les rabatteurs qui nous ont vu partir du bon côté ! Mais manque de bol, on est arrivé 5mn trop tard, et on a du attendre leur minibus… qui a pris 3 fois plus de temps que prévu. Donc au lieu d’avoir un bus direct pour 3h de trajet, on en a eu 2 pour 5h… et toute la route qu’on a prise était sans intérêt, des villages glauques tout le long.
Quand enfin, on arrive le soir à San Pedro, au terminal d’autobus où on pensait trouver un hôtel en face, que nenni, on a du négocier avec les taxis le prix d’une course pour le soir et le lendemain matin tôt… Oui encore levés aux aurores, car notre bus pour le Nicaragua part à 5h du matin, et on ne comptait pas le louper celui-là !!
Mais le lendemain matin à 4h15, quand on entre acheter les billets, le guichetier nous dit simplement qu’il n’y a plus de place… heureusement, au bout de 40mn de persévérance, il nous vend les billets, car apparemment des places sont apparues comme par magie !
Bref, on aurait pu aussi bien intituler notre article « 3 jours en enfer » 😉 Ils nous auront bien gavé ces orduriens, oups lapsus, ces honduriens !
En conclusion, on déconseille vivement ce pays sans intérêt à nos yeux, sauf si vous avez envie de vivre une expérience comme la nôtre 😉 Et tout ça est la stricte vérité … On va dire que les galères sont inévitables, non ?! Mais malgré tout ça on garde le sourire pour visiter d’autres pays qui seront sans comparaison.
On est d’ailleurs arrivés ce soir à Granada, au Nicaragua, ville coloniale très jolie et très animée, ça fait plaisir !
A bientôt pour de nouvelles aventures…
PS : pas de photo du Honduras bien sûr 😉